Dans l'attente du frangin, qui lui attend son passeport pour pouvoir prendre son billet d'avion, je reconnais le terrain.
Je suis resté à Fès deux jours, hébergé chez Najib un couchsurfer. Il était bien accueillant, et m'a montré la ville, à pied ! Ben c'est grand ! Surtout quand on va au bout de la banlieue en taxi au début, et qu'ensuite on rentre à pied.
On a fait le tour de la médina, y a pas de doute, elle est maousse celle-là ! On y voit un peu de tout, et plein d'ânes, puisque les ruelles ne permettent pas à des voitures de passer.
L'arrivée à Fès a été un peu galère, j'avais le numéro de Najib et c'est tout. Et quand je l'appelais, il ne répondait pas :(. Il n'avait pas vu, suite à un dysfonctionnement de couchsurfing, que j'avais envoyé d'autres messages dans lesquels je précisais que j'arrivais mercredi vers 17h30, et il m'a donc attendu mardi soir. Il a fini par voir mes messages sur internet mercredi soir - ça faisait deux heures que j'étais au cyber pur chercher quelqu'un d'autre - et m'a indiqué son adresse. J'ai alors pu prendre un petit taxi pour aller à l'autre bout de la ville, à Oued Fès, un nouveau quartier qui grignote sur la campagne environnante (et payer le double car c'était la nuit, pas cool) et arriver chez lui. Vers 22h, il était temps !
Les petits taxis, tous de la même couleur, qui elle change en fonction de la ville, sont les taxis urbains. On peut les prendre pour un trajet qu'on décide, dans ce cas on paye au compteur et c'est assez cher, surtout quand on est seul, et encore plus la nuit (mais même comme ça on est loin des prix français), ou alors à trois sur des trajets déterminés. Il faut attendre d'être au complet dans ce cas.
Les grands taxis sont tous des mercedes des années 80, dans lesquelles on monte à deux devant et à quatre derrières, plus le chauffeur bien entendu. Ils servent à faire des trajets plus longs qu'avec les petits taxis, au sein d'une grande ville ou entre les villes. Ils ne partent que quand ils sont pleins également, donc il faut attendre, longtemps parfois, avant de pouvoir partir.
Après Fès, je suis allé à Ifrane pour y marcher un peu (ce que je n'ai pas fait pour ne pas aggraver une grosse courbature à un muscle du pied), en grand taxi, après une heure et demie d'attente.
A Ifrane, j'ai été hébergé chez une famille principalement berbère très accueillante. Au début, j'ai juste discuté avec le plus grand des fils, Rafik, super aimable, qui m'a invité à dormir chez ses grands-parents, où il habite lui-même. Il parle français et anglais !! C'était le seul du quartier je crois. Son grand-père maternel a travaillé en France, et du coup, tout le côté de sa mère parle français (la moitié est en France d'ailleurs). J'ai vu deux tantes et un oncle, et des cousins, bref, la famille, tous super joyeux et sympathiques.
Rafik m'a montré Ifrane, dont on a fait le tour à pied, en fin de journée. A la fin, il faisait frais. C'est tout vert comme endroit, ça change du reste du Maroc. Mais cette année, ils ont une grosse sécheresse, le lac d'Ifrane était à sec, comme plein d'autres endroits où on voit que c'est prévu pour accueillir de l'eau, sauf qu'il n'y en a pas.
Et après être resté un moment le soir au petit restaurant de sa mère, avec la famille, j'avais un peu froid ! ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé.
Après Ifrane, je suis allé à Midelt, d'où j'écris ce billet. C'est au pied du Haut-Atlas, à la sortie d'un grand plateau du Moyen-Atlas. Pour y aller, grand taxi d'Ifrane à Azrou (pas d'attente car j'étais le dernier qu'ils attendaient pour partir), puis grand taxi d'Azrou à Midelt (presque deux heures d'attente, j'étais le premier cette fois). D'après ce que j'ai vu en passant, on peut tenter à pied, ce qu'on ferra très probablement avec le frérot. Faudra pas rater les rivières ou les petits bleds par contre, ou alors se transformer en chameau, ce qui va être fort difficile en juste une semaine.
Le paysage entre les deux villes ne fait pas trop penser à de la montagne car quoiqu'on soit en altitude : on est sur des sortes de grands plateaux semi-désertiques, zébrés par de rares rivières qui viennent des sommets et courent mollement dans ces plates steppes. C'est du type Far-West, on verrait sortir des cow-boys sans s'en étonner plus que ça.
A Midelt, je suis allé au souk, un très gros il paraît, et je n'ai pas été déçu sur ce point. Je prends quelques jours pour me renseigner sur la zone, pour pouvoir tenter un sommet quand on reviendra et connaître les endroits qui valent un détour.
Hier, j'ai envoyé un tapis en France, que j'avais acheté après quasiment une demi-journée de négociation le jour d'avant. C'est un kilim fait par des semi-nomades à Imilchil, dans le Haut-Atlas (cf. photo quand je pourrai les mettre). Il est en laine de dromadaire et de mouton. ça sera LE souvenir du voyage, pour l'Afrique au moins.
J'ai pris mon temps, comme le jeu du marchandage le demande, et je crois que j'ai atteint le prix plancher, parce qu'il n'y avait pas moyen d'aller plus bas. A la fin, j'ai juste pu raboter les frais de CB qu'il a pris pour lui. J'ai peut-être fait une folie, quand on compare à mon budget journalier, mais il me revient à 90€, et avec les frais de port (majorés car j'en ai profité pour envoyer d'autres trucs pour m'alléger encore), ça fait 120€ (et bim ! 30€ de poste). De toute façon, si on ne prend pas le risque de se faire entuber, on n'achète rien. D'habitude, ça me va bien car je ne veux rien, mais j'ai un faible pour les tapis, et j'avais pensé prendre un kilim depuis un moment déjà. Et il vaut mieux le prendre près de la source je pense, le vendeur m'a dit que la grande majorité de ses clients sont des marocains, qui revendent ensuite ailleurs au Maroc, Agadir, Rabat, Marrakech... Et je veux bien le croire, parce que sa boutique est invisible de la rue et il fait tous les souks à Midelt et dans les environs, et en ce moment c'est pas pour vendre à des touristes, il y en a pas !
Après ce bon paragraphe d'auto-persuasion, la suite (je demanderai le prix de départ de négociation à Marrakech quand même).
Pour envoyer ce kilim, je suis allé à la poste. Misère ! Interdit de se plaindre de la poste française les amis ! Pas après avoir vu la poste de Midelt. Une heure trente d'attente, essentiellement parce que il n'y avait pas de connexion internet. Et qu'ils ne savaient pas comment remettre en route le routeur. Pourtant, ça avait bien commencé, j'avais gratté plein de gens sans le savoir, parce que la technique pour envoyer une lettre ou un colis m'était obscure au début. J'ai appris depuis.
A propos d'abeilles, je n'en ai plus vu après Chefchaouen, qui est une zone montagneuse donc préservée de l'agriculture intensive, grande ennemie des abeilles. Entre Chefchaouen et Fès, une fois sorti de la zone avec relief, ce ne sont que des champs de blé bien labourés, bien profondément en plus, pour être sûr de bien zigouiller toute la vie susceptible de se trouver dans les 30 centimètres supérieurs (en-dessous, il n'y a rien, quoiqu'on fasse). ça marche du tonnerre de Zeus, pas d'abeille, pas de faucon, rien. De la terre mise à nue, point barre. C'est quand même dingue de faire un truc pareil avec leur climat ! Déjà que chez nous, on sait maintenant que ça appauvrit et assèche le sol, mais alors chez eux ! La facture d'engrais et de pompage doit être carabinée !!
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