Un aventurier solitaire, roi de la terre

J ai traverse les Pyrenees francaises, andorranes puis espagnoles. Globalement il a fait froid et moche, mais j ai eu le droit a quatre jours de beau a la suite a un moment, c etait genial. J ai pas mal profite des nombreux refuges non gardes que l on trouve un peu partout.

Au debut, j ai du attendre deux jours dans une cabane de berger (avec un cote pour tout le mode et un cote pour le berger) car il a plu tout le temps, et il faisait froid, genre 8 C au max de la journee. C est la que j ai rencontre Dani, un berger originaire du Berry. Il a ete super sympa, il m a invite pour le souper les deux nuits que j ai passee a la cabane, en me racontant plein d anecdotes et d histoires marrantes. Et interessantes, il est assez tourne "ecolo", il fait les labours a l ancienne, avec des chevaux ¡ Il a fait testeur pour un vendeur de matos d anciens outils agricoles.

Dans les Pyrenees, ils ne connaissent pas le poële, quelque soit le pays. c est donc la catastrophe pour se chauffer ; en plus leurs cheminees ont un tirage super mauvais dans l ensemble. Resultat tu es enfume, tu ouvres la porte, et il fait encore plus froid ¡¡ Je n ai donc pas fait de feu. a la cabane de Siscaro, la preñiere ou je suis alle en Andorre, j ai rencontre deux couples de retraites francais et leur guide ariegeois, tous de bonne compagnie. Ils voulaient faire un tour vers les nombreux estanys, etangs quoi, qu il y a autour de la cabane.

Em Andorre, j ai rencontre une francaise qui marche aussi sur de longue duree, deux trois mois environ, le long du GR7 pour elle, puis GR11 pour aller vers Saragosse. elle est partie de la Bourgogne quand meme ¡ Elle se reposait car elle avait une tendinite au tibia gauche (en gros). Je suis reste un jour dans le meme refuge, a prendre du repos aussi. Elle a fait cuire des lentilles avec son four solaire ¡ et en plus il n a pas fait tres beau ce jour la, juste du soleil le midi. Je l ai quitte en suivant le GR107, le chemin des Bonshommes, le sentier qu avait suivi les cathars pour fuire la France lors des persecussions.

Une fois sur le GR107, j ai trouve que c etait super mal indiaue. Et ben c etait rien compare au GR7-6, qui suit principalement le GR1 en fait ¡¡ La y a du gros gros gros niveau de je-m-en-fous ou d incompetencem a voir. C est un jeu de piste des fois. C est en fait principalement du au fait que je suis passe dans des zones desertees. Le GR passe dans des champs non fauches, il faut suivre le balisage quand il y en a un. Si non, ben il faut chercher, alors je n avance pas tres vite. Et je fais des detours. Et je me perds. Et je me fatigue. Et ... je m enerve ¡ Je pense qu on devrait envoyer un bouddiste zen faire le meme chemin que moi, et s il ne s enerve pas une seule fois, alors et alors seulement il est bien bouddiste zen. En ce qui me concerne, c est rape, et pourtant je pouvais postuler au poste je pense.

Florence, je suis bien desole d avoir trouver ton message que la derniere fois a Baga, c etait trop tard pour aller le voir. Sniff. en plus, je suis passe vraiment juste a cote. Dommage... N hesite pasd a me faire part d autres eventuelles offres, j essayerai d aller plus souvent sur internet.

Comme dit bien justement Olivier, les ñ sont des m, les m parfois des ,  , le q un a, enfin bref c est le clavier espagnol frappe comme un clavbier francais. j ai essaye de faire plus d effort cette fois, ca devrait etre mieux.

Pour la remise en route, mon GPS interne indique l'Espagne !

Je vais partir tout à l'heure de Cannes sous le soleil. Je vais à Marseille en empruntant les GR51 puis 9, avec passage dans les Calanques. Ensuite je vise Arles pour récupérer le GR653, celui de Saint Jacques de Compostelle. Je bifurquerai ensuite juste avant Castres pour descendre plein sud par le GR36. Une fois les Pyrénées franchies, j'aviserai.

Et voilà, en trois lignes je vous ai décrit un trajet d'un bon mois je pense^^. Plus facile à dire qu'à faire...

Je n'embarque pas sur un voilier finalement, il y avait déjà un équipier d'embauché. Une prochaine fois peut-être.

Pas de tongue cette fois, je pars avec mes fidèles chaussures qui ont déjà fait le Ladakh (entre moult autres balades). En plus, je les ai recollées chez Mathieu, ça devrait tenir un bout de chemin !

Le sac est allégé d'1,4kg environ, pas mal ! Le sacrifice de la sarbacane a du mal à passer  pour l'instant, mais au bout de 200km à marcher plus léger, je pense que j'apprécierai.

Merci pour vos commentaires, vos encouragements etc., ça fait toujours super plaisir.

Pour répondre à Anne et Florence, oui des fois ça fait penser aux conditions qu'on avait au Ladakh. Sans les pois chiches !! C'est bien sûr uniquement parce qu'on n'en trouve pas en vrac sur les marchés français^^. M'enfin, ce que j'ai pour remplacer est du même acabit. Et les ravitaillements sont aussi rares à certains endroits de la France.

Pour Flow, si tu veux tu pourras retourner à Barcelone me faire une visite guidée (je voudrais en fait^^), je pense y être dans un mois ou deux. Cool que tu aies pu te prendre un peu de vacances là-bas.

Au passage dans les Calanques, j'essayerai de prendre de plus belles photos de requins que toi, Anne. Tu me connais, t'as du souci à te faire pour ton concourt ! Mais pas de chasse aux requins à la sarbacane, vu que je la laisse chez Mathieu.

Pour info, après une grande délibération avec mes hôtes cannois, on a jugé qu'il est plus dur de se battre contre un cerf que contre un loup, ou un léopard ou tout autre bêbête plus légère et sans cornes qui servent de protection.

Pour l'anecdote, j'ai voulu dormir trois fois à la belle en allant à Cannes, et les deux dernières fois, vers 9h du soir, j'ai eu droit à une séance d'intimidation d'un cerf. Et ben je ne faisais pas le fier !! Ça a très bien marché la première fois, j'ai sorti la tente^^. Faut dire qu'il bramait comme un malade, ne partait pas (10m de moi) et tapait fort du pied par terre. Ça faisait un bruit sourd hallucinant, sachant qu'il tapait dans un champ, sur un sol meuble. Et puis moi j'étais saucissonné dans mon duvet, genre dur dur de prendre la poudre d'escampette.

Si jamais vous vous retrouvez face à un cerf qui veut charger (et que vous n'êtes pas coincé dans un duvet of course), on a pensé que le mieux est de rouler par terre, passer entre ses pattes et délicatement lui gratter les noisettes à coup de bâton (c'est un coup bas à taper vers le haut dans cette configuration). Si vous voyez mieux, faites moi part de votre technique miracle.

a+++++++++++++++++

ça y est, fin de ma première étape ! La petite mise en bouche (ou jambes plutôt ?) qui consistait à rallier Cannes depuis Châtillon-en-Diois est terminée. Je vais rester jusqu'à lundi 21, voire plus si le mauvais temps continu de me courir après.

Voila à quoi ressemble le trajet, avec en orange les parties à pied et en cyan les passages en stop.

Il n'y pas pas d'échelle, et ce n'est pas très grave puisque de toute façon la distance parcourue sur le GR n'a rien à voir avec ce qu'on pourrait compter à vol d'oiseau ou sur la route. Par exemple, j'ai fait 80 km entre Digne et Entrevaux en stop, et au moins la même chose entre Entrevaux et Grasse, bien que ça paraisse plus court sur la carte.

J'ai marché jusqu'au col de Cabre, puis j'ai fait du stop pour aller à Sisteron, où j'ai pris le temps de visiter la ville. La partie "vieille ville" est très agréable avec ses ruelles étroites et fraîches, et la citadelle Vauban qui domine la ville parfait bien le tableau.

Sisteron

Vues de la citadelle Vauban (époque de Louis XIV) dominant Sisteron

Ensuite, j'ai marché jusqu'à Digne-les-Bains, où j'ai également fait un tour de la ville, qui a beaucoup moins de charme que Sisteron à mon sens. Après avoir fait le plein de vivres et avoir acheté une paire de baskets de trail Decathlon, pour remplacer mes tongues qui ont rendu l'âme au bout d'une semaine. Il faut dire que l'usure de la semelle sous le talon a été très rapide, à cause du sac lourd et parce que le GR m'a amené à marcher sur du bitume.

Je suis parti de Digne en stop, direction Entrevaux, charmante cité médiévale bien conservée, ceinte de remparts et elle aussi dominée par une citadelle Vauban. Cette dernière n'est qu'en faite l'amélioration d'une bastide moyenâgeuse. J'ai profité de ce cadre idyllique pour faire une pause d'un jour et m'offrir un repas sommaire dans un petit restaurant.

Entrevaux, depuis la porte royale

Entrevaux , côté porte de France

Vue depuis le donjon de la citadelle

Pour finir, je suis allé à pied jusqu'à Grasse, en passant notamment par Gréolières, qui a été mon dernier ravito salvateur. Parce dans le secteur, il n'y a que des petites bourgades paumées, sans même une petite épicerie ou une boulangerie. Et comme c'est hyper montagneux, avec plusieurs col à franchir tous les jours, le besoin d'énergie se fait vite cruellement sentir. En bref, quand je suis arrivé à Gréolières, je crevais la dalle !!

Gréolières est aussi un village moyenâgeux, bien situé, très pittoresque et également bien conservé ! A croire qu'il n'y a que ça dans les Basses Alpes (par ce terme, j'englobe les Alpes de Haute Provence et un bout des Alpes Maritimes). C'est un village de 500 habitants, avec deux châteaux en ruine, et deux églises restaurées !

Château de Haute Gréolières

Entre Gréolières et Grasse, il faut traverser trois plateaux bien pelés et ventés. Et comme il faisait enfin beau, j'ai eu droit aux coups de soleil. On passe par le plateau de Calern, où il y a un observatoire astronomique du CNRS, puis par le plateau de Caussols et enfin par le plateau de la Malle.

Une fois à Grasse, j'ai fait du stop pour éviter de marcher dans cette sorte de grosse agglomération qu'il y a entre Grasse et Cannes. En plus, le temps était très menaçant, je voulais être arrivé au Cannet au moment de l'orage. C'est exactement ce qu'il s'est passé d'ailleurs.

Cette halte d'une semaine à Cannes va me permettre d'aller saluer mes amis Brad, George et Johnny sur le tapis rouge de la Croisette.