C'est une chose qui arrive quand on va au Toubkal sans bonnet, ni écharpe, ni gant, ni veste chaude, en ayant pas assez mangé et en partant à 4h35 du mat' à la frontale. C'est tout de même le sommet du Maroc, avec ses 4167m d'altitude ! D'après une source sûre au Maroc, c'est même le deuxième sommet du monde^^ ! Du coup, ça gèle fort, et en plus de ça ça meule, pour être certain d'être bien transit de froid.
Pour monter tout là-haut, il a fallu arriver à Imlil, le village point de départ. Et pour ça depuis El Ksiba, lieu de mon dernier article, on a du faire du stop pour aller à Kasba Tadla. Vite fait bien fait, grâce à un marocain sympa qui nous a pris tous les cinq dans son Duster. Il avait déjà pris Joffrey entre Ifrane et Azrou, coïncidence quasi improbable. A Kasba Tadla, le groupe s'est éclaté, chacun allant de son côté (pour les trois autres, ça veut dire retour en France).
On a pris un bus CTM pour Marrakech, et une fois là-bas on s'est tiré le plus vite possible pour Imlil en petit taxi, pour aller de la gare CTM à la gare de grands taxis, puis en grand taxi pour Imlil. Comme il était déjà tard, on a du payer tout le taxi à deux, ça fait 200dh au lieu de 30 ! Et encore il voulait 350 au début, le goinfre !! En marchandant un peu plus longtemps, on l'aurait peut-être eu à son juste pris, 180dh (6x30), mais on était pressé car la nuit tombait. On est arrivé de nuit à Imlil, on a vite fait nos courses pour avoir de quoi manger lors de notre ascension, puis on a dormi sur la terrasse d'un café.
Le lendemain, on est monté au refuge du CAF, à 3200m, au pied du Toubkal. Il a fait beau, mais on faisait la course avec tous les nuages qui remontait la vallée derrière nous. On a dormi en-dessous des zones réservées pour le camping. Pour se faire de la semoule, indispensable car on n'avait vraiment pas grand chose à manger à part ça, quelques biscuits et quelques pains, on a fait du feu. Sacré entreprise !! On a fait brûler des buissons piquants, du crottin de mule bien sec, et des chutes de bois que Doche est allé récupérer à côté du refuge. ça a marché ; on a pu se faire du thé et de la semoule. On a mangé dans le brouillard complet ; on était très humide, comme tout ce qui nous entourait.
Le lendemain, départ à 4h35 à la frontale, pour essayer d'avoir le lever de soleil en haut. On s'est légèrement paumé, car à un moment on a suivi des cairns qui indiquaient un raccourci. On a repris le chemin un peu sous le col, où on est arrivé pile pour le lever de soleil. C'était magique ! Et encore, il y avait plein de nuages. On est monté au sommet en doublant tous les gugusses qui étaient parti encore plus tôt que nous, sauf deux anglais et leur guide qui ont été les premiers en haut. On est arrivé en haut limite dans le brouillard, et on est resté vingt minutes, pour profiter de la vue de plus en plus limitée. ça alternait brouillard et faible soleil.
On s'est bien gelé lors de cette ascension, et même la nuit précédente. Il devait faire -10°C, ou moins, tous les rus de faible débit étaient gelés et la moustache gelait, signe qui ne trompe pas. Et nous, comme on est en mode léger, on n'a pas vraiment ce qu'il faut. On est monté avec chemise, polaire et veste polaire vaguement coupe-vent, ça explique pourquoi on avait les mains dans les poches tout le temps !! Car heureusement pour nous, même de nuit à la frontale, l'ascension ne présente aucune difficulté technique. De ce fait, il y a plein de monde qui vient. C'est l'autoroute, on a croisé 60 personnes ou plus en descendant. C'était tous des gens (sauf de rares exceptions) qui sont montés au refuge sans leur sac - trafic de mules important à cause de cela - et qui avaient un guide pour les rassurer lors de la montée finale.
On est vite redescendu en une journée à Imlil, après une sieste d'une heure pour oublier la faim. On a juste fait un stop à Sidi Chamarouch, entre le refuge et Imlil, pour manger un paquet de prince rapidos prestos. La toute fin de la descente s'est faite en stop, grâce à des expats qui vivent à Marrakech et qu'on avait croisés en descendant tôt le matin.
En ce moment, on est à Imlil en attente de nouvelles de Matthieu, dans un petit hôtel où on a négocié le prix en incluant le dîner, tajine chaud !!!!!, et le petit déj. Le temps est à nouveau meilleur, il a juste fait couvert le jour du sommet, dommage.
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