À moins que ça ne soit : photos à gogo de dadas à Hokkaïdo, ou bien : photos de dadas d'un gogo à Hokkaïdo, ou encore : photos à gogo d'un gugusse gaga de dadas à Hokkaïdo, ou bien encore... euh, et si on arrêtait le massacre^^?
Me revoici, avec cette fois une foule de photos dans la poche, vous l'aurez compris ! Pour cet article je me concentre sur les chevaux, ce qui ne devrait pas vous avoir échappé non plus, afin de ne pas partir dans tous les sens, et pour garder quelques cartouches pour la suite.
Pour aller directement aux photos, rendez-vous en bas de page. Le gugusse gaga de dadas a pas mal de choses à vous conter avant.
Pour commencer, ce sont bien des pur-sang arabes ; j'ai demandé et ils m'ont bien dit que c'en étaient. À part quelques uns qui sont à moitié ou au trois quarts arabes seulement. Pourtant ils ne se ressemblent pas, il y a au moins trois types de robe : marron, grise et blanche. Plus trois spécimens bicolores marron-blanc. Certains ont l'étoile blanche sur le front, d'autres ont une étoile qui descend sur tout le museau, encore d'autres n'ont rien sur la figure, certains ont les chaussettes blanches et d'autres pas... Bref, c'est varié et c'est quand même des pur-sang arabes, sauf exceptions.
Les histoires de race mises à part, pour moi il y a surtout trois catégories de bourrins :
- ceux qui sont toujours dans les prés, les meilleurs car ils ne demandent aucun travail,
- ceux qui sont toujours à l'écurie, on finit par les connaître donc ce n'est pas trop compliqué ; ils sont biens sous tous rapports, excepté le fait qu'ils demandent un travail régulier,
- et ceux qui vont et viennent, là c'est le bousin parce que c'est bien difficile de se souvenir de qui est qui, et donc quand on fait rentrer les chevaux, on ne sait jamais trop lesquels doivent rester le temps d'avoir à grailler et lesquels on doit flanquer illico presto dehors car ils ont profité de l'occasion pour essayer de gruger.
Les chevaux qui font les courses (deux engagés à chaque fois plus un autre de temps à autre) sont presque toujours à l'intérieur, ainsi que quelques jeunes de deux ou trois ans, un très vieux canasson et certains qui sont en phase d'entraînement.
On entraîne ces derniers avec Encre, chaque jour un différent pour chacun, et on change chaque jour pour faire tourner l'effectif. Cela signifie soit les tenir à côté de soi et les faire aller et venir en leur disant "haï" pour qu'ils avancent et "wo" pour qu'ils s'arrêtent, c'est le niveau 1, soit les monter pour les habituer à avoir quelqu'un sur le dos, niveau 2.
Dans les deux cas c'est assez coton. Le plus dur étant le niveau 1 avec des canassons nerveux, qui s'effrayent pour un rien. Si cela arrive, ça donne des bonnes séances de rodéos : il m'est arrivé d'être traîné sur plusieurs mètres voire dizaines de mètres à côté du dada, à gauche, arquebouté sur la bride pour qu'ils s'arrêtent. Ça finit toujours par marcher, ce qui m'a surpris au début. Maintenant je sais que j'aurai le dernier mot, les dadas le sentent, et donc je suis traîné sur moins long. Le problème survient surtout avec deux chevaux en fait, et tout particulièrement avec Yuko-chan, et jeune pouliche que je me coltine à chaque fois car avec Encre ça part tout le temps en cacahuète (à la dernière tentative, Encre s'est faite écrabouiller le pied droit, a lâché Yuko, et j'ai ensuite dû aller la récupérer, pas facile facile sur ce coup-là, et les fois d'avant même chose sans l'écrabouillage de panard). Les deux mêmes se cambrent des fois, et il faut alors tirer bien fort vers le bas et à gauche (dans la mesure du possible je me tiens à gauche du cheval que j'entraîne), en évitant les coups de pieds avants bien sûr, ça pourrait faire mal^^. Heureusement, pour une raison que j'ignore, ici les chevaux ne ruent jamais ! C'est bien commode, on peut se concentrer en premier lieu sur les jambes avant. Cela ne m'empêche pas de soigneusement éviter de me retrouver derrière leur popotin, on ne sait jamais...
Les très jeunes, un mois environ, et leurs mères vont et viennent. Ils sont souvent dehors, mais rentrent dans l'après-midi pour le goûter ; ils ont alors droit à du riz salé, un truc sucré et de l'avoine. Pas tous les jours mais presque, des fois les trois, des fois un ou deux seulement. Quand les mères ont fini de manger tout ça, retour au plein air. Pour cela il faut aller les chercher dans leur boxe, leur passer un corde autour du cou, et les tirer doucement vers la sortie en disant "haï, haï". Boulot qui nécessite deux personnes car il en faut également une qui ouvre et ferme la porte, et qui engueule copieusement les chevaux qui guettent dehors une opportunité de rentrer en fraude.
Cette catégorie de dadas ne passent pas la nuit dehors s'il pleut, pour que les petits n'aient pas froid. Et s'il tombe vraiment des hallebardes, ils restent toute la journée dedans, et c'est paaaas coooooool :(. C'était le cas au début, les cinq premiers jours environ, tellement le temps était pourri. Maintenant il fait grand beau depuis une semaine, c'est absolument génial, et pas que parce que ça diminue la quantité de crottin à pelleter, aussi parce que les balades à pied ou en cheval sont super bath du coup.
Sur les activités à l'écurie, j'avais parlé des boxes à nettoyer et de leur donner à manger (que je fais toujours bien sûr), et bien maintenant je fais plus de choses car j'ai pris du galon, héhé. Kiyosi m'a montré comment balancer efficacement de la sciure dans les boxes une fois ceux-ci récurés, donc je m'y colle chaque jour (Encre ne le fait jamais et Hisae assez peu, c'est un truc pour hommes il semblerait). Autre truc pour hommes, la préparation de la boustifaille sucré : le sac est lourd et à transporter à l'autre bout de l'étable pour le séparer en deux dans deux grands baquets qu'on remplie ensuite à moitié d'eau pour que ça gonfle. Si ce n'est pas Kiyosi qui le fait, c'est bibi ! Trop lourd pour les gonzesses. Peut-être que je devrais leur expliquer qu'en ce moment on est en pleine frénésie égalité homme-femme en France, que c'est une super idée, et donc leur mettre d'office le sac dans les bras une fois sur deux... Hmmmm... ici pas sûr que ça passe bien finalement. Le dernier truc réservé aux hommes, c'est le maniement du Bobcat, la mini-pelleteuse qu'on voit sur les photos un et deux. Je n'ai jamais vu Hisae s'en servir, et pour Encre n'en parlons pas. Il m'a dit de monter, une fois dedans il m'a expliqué quelle manette fait quoi, et zoupla ! c'était parti. Ce n'est pas bien compliqué en fait, on gagne juste en vitesse avec l'expérience : on peut par exemple se servir du pied droit pour incliner la benne en même temps qu'avec le gauche on monte ou descend cette même benne, pendant qu'avec les deux bras on avance ou on recule l'engin (chaque bras actionne une manette qui commande les roues du côté correspondant). J'arrive pas trop mal à combiner les trois maintenant, mais c'est loin de la fluidité de Kiyosi. On s'en sert pour amener le foin enrubanné et surtout pour collecter les tas de crottin-sciure-sale qu'on fait à l'extérieur des boxes et pour tout évacuer dehors.
En tous cas, ce qui est bien cool est qu'il a vachement confiance en moi, donc il me demande si je veux essayer, je dis oui à chaque fois, et c'est parti mon kiki, j'essaye directement ! Pour le Bobcat, le cheval, ou son 4x4 (une fois où on est allé défoncer du chardon avec lui et Encre, il a ouvert la route avec le 4x4 1 et moi je conduisais le 4x4 2) et autres, c'est comme ça que ça se passe. Je ne lui ai évidemment pas dit que c'était la première fois que je conduisais une voiture automatique, ni que je n'étais jamais allé sur des pistes aussi raides et défoncées, comme ça on n'a pas barguigné, et ça a marché comme sur des roulettes. C'était même très marrant, dans cette forêt prospère et exubérante, avec des pistes qui disparaissent dans les chapeaux du diable, les fougères et autres plantes que je ne connais pas. Au moins c'est direct avec lui, pas besoin de diplôme en carton ou de stage en mousse, j'apprends sur le tas et pour moi c'est très bien comme ça. Bon, je m'égare là je crois, revenons à nos moutons canassons.
Je parlais donc de balades à cheval. En effet j'ai passé mes brevets de cavalier à la vitesse de l'éclair : après avoir testé une fois avec Encre qui tenait la bride, j'ai demandé si je pouvais monter seul, et ils ont accepté directement à l'occasion d'une sortie avec une cliente-amie !
Banzaï !! Taïaut panzani ! Me voilà sur un bourrin tout seul comme en grand. Je m'en suis très bien sorti, et ce ce fait à la fin on a fini seuls avec Hisae car on allait au galop, ce que les autres n'ont pas fait pour une raison x. Donc j'ai bien géré sur ce coup, mais je l'ai payé assez cher car mon popotin et mes cuisses m'ont bien fait sentir que c'était ma première sortie à cheval, et que une heure trente le premier coup c'était de trop.
La fois d'après, j'ai pu y aller seul avec un client à la fin du tour, pour pouvoir faire du galop sans gêner le groupe féminin. Le cheval était plus nerveux et rapide cette fois, ça a bien dépoté. Depuis j'ai pu y retourner quelques fois, aller sur d'autres chemins (il y en a un paquet chez eux, 100 ha c'est balèze comme terrain !), je m'amuse comme un petit fou.
Ah oui, j'ai failli oublié : enfin il y a les autres, nombreux, qui sont toujours dehors.
Bon, les photos maintenant.
À l'écurie. Le beau marron avec le nez blanc (photos 5 et 7) est un des deux chevaux de course engagés à chaque fois, celui monté par Hisae. Globalement ce n'est pas très net car je n'ai pas mis le flash pour ne pas mettre le boxon dans les boxes, il faut faire avec (sans du coup, en fait).