Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 13:45

Mardi s'est achevée, en éclusant héroïquement avec Kiyosi des verres choshu (alcool de patate titrant 20%, vendu pas cher en bouteille de 4L), une journée de dur labeur. On a d'ailleurs remis ça hier soir c'était pas mal.

On en avait bien besoin pour se remettre, comme Encre est partie lundi et qu'ils ont fait rentrer plein de chevaux mardi, ça nous a fait du pain sur la planche.

 

Photos du repas su soir, dans la chope j'ai le cocktail de la mort : Shochu, sirop/jus de citron et sucre. Vu les bacholles de shochu qu'il met, il vaut mieux prendre son temps et manger avant d'écluser le godet sans quoi c'est pompette-partie garantie !

Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autresUne (des ?) journées pas comme les autres

Bon, mais mardi, à part un barbecue avec deux clientes à midi, et à nouveau un tour à l'onsen car toujours pas de flotte dans la baraque, RAS. Ah, oui, la corvée de flotte, c'est-à-dire prendre la voiture et aller à un point d'eau pour les chevaux, où de l'eau coule en permanence, et y remplir des bouteilles de 4l (vous voyez d'où elles viennent...) et des jerricans. Ce qui compte surtout, c'est lundi.

 

Lundi, donc, début comme d'habitude à s'occuper des canassons à 5h30 suivi du p'tit dèj. Après on a emmené Encre prendre le bus à 8h30 car c'était le jour de son départ. Ensuite, non sans avoir au préalable fait un petit tour pour repérer du crottin sur la route signalant des chevaux égarés (il n'y a pas de parc ou de clôtures, ils peuvent aller où ils veulent et des fois ils choisissent chez les voisins), on est allé, avec Hisae, à un musée sur les Aïnous, le peuple indigène d'Hokkaïdo, qui sont à peu près dans le même état que les indiens d'Amérique. C'était bien sympa, déjà la route était jolie pour y aller, le musée est à Biratori, à 30 ou 40 minutes de voiture de Hidaka, et les musées étaient pas mal. Il y en a deux, un publique, et un privé, tenu par le fils d'un leader aïnou qui s'est battu pour leur cause.

Il y avait beaucoup d'objet de la vie de tous les jours, c'était très terre-à-terre mais j'ai bien aimé ce côté justement. Ils faisaient par exemple des habits en écorce d'arbre (je ne sais pas lequel par contre) et en peaux de saumon, c'est pas tout le monde !, et il y avait aussi des crânes d'ours car c'est un de leur dieux. et moult autres bricoles.

 

Quelques photos du musée privée pour que vous ayez une idée de ce qu'on peut y trouver. Tout était au leader et à sa femme, en très grande partie fait par eux-mêmes.

 

Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres

Quand on est rentré, j'étais complètement naze, avec un gros mal de crâne. Initialement je devais faire un tour de dada avec Hisae et deux clientes, mais j'étais trop kapoute et j'ai dormi à la place. Au réveil, je vais pour le bain et là, surprise, pas d'eau. Mais alors plus du tout. Et Hisae et Kiyosi sont rentrés super tard avec les clientes et ensuite ils se sont occupés des chevaux, ça fait qu'ils sont revenus à la maison vers 8h.

 

Comme il n'y avait pas d'eau, Hisae a décidé qu'on irait à l'onsen, terme abusivement employé ici pour désigner les bains publiques, et qu'avant on mangerait un bout en ville. On a fait le tour de la ville, ce qui m'a surpris ; je ne comprenais pas qu'elle ne comprenais pas en fait, et soudain la lumière fut : "月曜日 !" Ça veut dire lundi, jour où tout est fermé. Résultat, on est allé dare-dare à l'onsen qui ferme à 9h, et on est rentré manger de nouilles instantanées, et du riz bien sûr !

 

Le deuxième soir on y est allée très tôt, et j'étais le premier, ce qui m'a permis de prendre des photos de l'onsen. Il est moins classe que celui de l'aéroport, mais ça montre à quoi ça ressemble quand même. En bleu, c'est pour les hommes.

Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres

Mardi soir une française est arrivée, Coraline. Elle connaît déjà les lieux car elle est déjà venue l'hiver dernier. Ça fait du renfort ! Et en plus je peux parler français, et lui demander plein de mots en japonais car elle parle bien la langue, c'est fort bath !

Elle est également en vacances-travail ici, mais alors que moi ça fait un peu moins d'un mois que je suis là, elle pour sa part elle rentre en France dans un peu plus d'un mois.

 

On est allé faire un tour de cheval hier avec des pauvres canassons fatigués, et donc dur dur de les faire avancer, et aujourd'hui avec de bonnes montures qui ont fait du galop sans problème. Elle monte super bien et connaît bien l'équitation, et de ce fait elle peut me conseiller un peu et prendre des photos pendant les galops !, c'est cool.

Pour moi c'est un peu dur car ça m'a fait enchaîner deux sorties, longues pour un débutant comme moi, et donc je suis tout cassé : dos !!, bras (j'ai besoin de me tenir à la selle pour les trots et les galops comme je ne sais pas faire pour de vrai) et cuisses surtout.

 

Allez, je craque et je vous mets quelques photos de nos baguenaudes équestres. Je tiens à préciser que je ne fais pas le beau gosse exprès (c'est naturel chez moi, nul besoin de se donner du mal^^), mes fringues étaient soit en train de sécher, soit je ne voulais pas les salir en vue de mon passage à Tokyo suivi de la randonnée dans les Minami Alps. Et donc, pas de fringues, ... pas de fringues quoi !

Pour la troisième photo on est au galop à ce moment je crois bien, je ne sais pas comment elle arrive à prendre si bien les photos... en gros elle gère !

Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres
Une (des ?) journées pas comme les autres

Au fait, l'eau est revenue aujourd'hui !! Kiyosi y a passé des heures ce matin, entre 1h ou 2 du mat' (il se lève à 1h tous les jours...), ça ne s'est pas fait par enchantement. Et par conséquent, après trois soirées à aller à l'onsen, retour au bain brûlant des Inoue.

 

Un immenssissime merci à ceux qui ont déjà passé commandes pour mon livre !!

 

++

Repost0
3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 13:42

Aujourd'hui, présentation du couple qui m'accueille et de leur maison.

 

Les Inoue ont tous deux 64 ans ! et s'occupent à eux seuls, avec l'aide des wwoofers qui viennent, de leur 57 bourrins. Ils ont sacrément la pèche pour leur âge, c'est impressionnant.

Lui, Kiyosi, est toujours soit en train de faire quelque chose : soit il s'occupe des chevaux, soit il entretient les champs, soit il coupe du bois, soit il bichonne son potager, soit enfin il bricole. De temps en temps il se prend tout de même une demi-journée pour aller pêcher ou voir un ami... Souvenirs de bricolages intenses, il lui manque une phalange à l'index gauche et deux à l'annulaire droit, et dans son cas il est certain que ça n'a rien à voir avec une histoire de yakuzas.

Elle, Hisae, s'occupe également des chevaux, et elle gère la maison et fait les courses et les repas. En plus de cela, elle va régulièrement faire des grands tours à cheval pour qu'elle et le cheval gardent la forme pour les compétitions d'endurance, car elle en fait de temps en temps. Aujourd'hui par exemple, ils sont partis pour une course de 80 km. À 64 ans ce n'est pas rien comme performance !

Et il lui manque aussi une phalange, au majeur droit ou gauche je ne sais plus.

 

Ils se sont mariés il y a sept ans seulement, rencontre par internet ! Lui est originaire de Kyûshû, l'île tout au sud, et a bossé pendant 40 ans à Mie je crois, dans le Kansaï. Il en a gardé une relative connaissance et utilisation du Kansaï-ben, le patois local, et l'esprit assez espiègle et rigolard, ce qu'Hisae apprécie moyennement en fait. Ça donne lieu des fois à de petites engueulades, je ne sais jamais si c'est du lard ou du cochon...

Pour sa part, elle vient d'Obihiro, ville (une vraie cette fois) à environ cent bornes à l'est d'Hidaka. Elle a découvert le cheval avec Kiyosi, il n'y a que sept ans donc, ce qui ne l'empêche pas de très bien se débrouiller sur un dada. Et comme elle a commencé tard, elle a encore son dos en bon état, contrairement à Kiyosi qui a beaucoup monté dans sa vie et qui maintenant a du mal à faire des grandes escapades ; ça lui met le dos en vrac.

 

Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue

Ils vivent dans une petite maison comportant deux chambres, une "grande" pièce qui fait salon-salle-à-manger d'un côté et cuisine de l'autre, un petit cellier suivi d'un rikiki salle de bain, et enfin des chiottes.Et bien sûr il y a la typique entrée japonaise, où l'on laisse les manteaux, chaussures, casquettes et autres parapluie en tous genres.

Il y a exactement la même maison à côté, celle dans laquelle Encre et moi vivons en ce moment. Celle-ci est beaucoup plus vide, même si la guitare et surtout le piano (j'ai pu en jouer un peu, c'était agréable malgré le désaccordage très très poussé) occupent de la place.

 

Kiyosi s'occupe de son potager des mois de juin (sûr) à octobre (je pense). Radis, concombres, piments, oignons... le peuplent grâce à l'arrosage quotidien qu'il leur apporte, absolument nécessaire car depuis qu'il ne pleut plus tout le temps il fait beau et sec.

 

Le circuit d'eau est un peu spécial car on boit l'eau du ruisseau (capté je ne sais pas où je ne sais pas comment), qui ne coule que au niveau de l'évier chez nous et au niveau de l'évier et de la baignoire chez eux. De ce fait, il faut remplir un seau d'eau avant d'aller aux toilettes, et s'en servir de chasse d'eau à la fin.

À propos de baignoire, je ne sais pas si ce n'est que chez eux ou bien si c'est comme cela dans tout le Japon, mais ce qui est sûr est que le passage à la salle de bain est un vrai révélateur de personnalité : soit on est japonais, comme eux en tous les cas, soit on est masochiste, soit on est normal. Dans les deux premiers cas on se douche sans problème, et dans le dernier on galère et on rajoute de l'eau froide à chaque "louche" que l'on puise dans la baignoire pour éviter de s'ébouillanter ! Parce qu'autant l'eau du ruisseau est très froide, au point de faire mal et d'engourdir les mains lors de la vaisselle (sans eau chaude, un seul robinet d'eau froide à l'évier), autant celle du bain est beaucoup trop chaude !!! Encre a le même souci que moi pour se laver, ce n'est pas que moi qui suis tatillon. Des fois Hisae pousse le bouchon tellement loin que même Kiyosi doit rajouter de l'eau froide ; elle m'a dit une fois en rigolant un truc du genre "とても暑い水が好きです" ce qui veut dire qu'elle aime l'eau très chaude !

 

Ici on est paumé en pleine nature, c'est très calme et sauvage, j'adore. On voit tous les jours des daims, deux fois une couleuvre, malheureusement écrasée, a agrémenté un tour avec des clients, il y a des abeilles, des souris, des frelons, plein de bébêtes volantes  (une foule de papillons de jour et de nuit, libellules, mais aussi mouches de toutes sortes, taons, moustiques...) et on entend moult cris d'oiseaux différents.

 

J'ai pris les photos d'ensemble du sommet d'un silo à trucs installé juste derrière l'étable, et qui offre un vue imprenable sur un magnifique panorama (j'aime les panorama).

Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue
Le ranch et les Inoue

C'est tout pour cette fois.

 

+

Repost0
27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 13:02

À moins que ça ne soit : photos à gogo de dadas à Hokkaïdo, ou bien : photos de dadas d'un gogo à Hokkaïdo, ou encore : photos à gogo d'un gugusse gaga de dadas à Hokkaïdo, ou bien encore... euh, et si on arrêtait le massacre^^?

 

Me revoici, avec cette fois une foule de photos dans la poche, vous l'aurez compris ! Pour cet article je me concentre sur les chevaux, ce qui ne devrait pas vous avoir échappé non plus, afin de ne pas partir dans tous les sens, et pour garder quelques cartouches pour la suite.

 

Pour aller directement aux photos, rendez-vous en bas de page. Le gugusse gaga de dadas a pas mal de choses à vous conter avant.

 

Pour commencer, ce sont bien des pur-sang arabes ; j'ai demandé et ils m'ont bien dit que c'en étaient. À part quelques uns qui sont à moitié ou au trois quarts arabes seulement. Pourtant ils ne se ressemblent pas, il y a au moins trois types de robe : marron, grise et blanche. Plus trois spécimens bicolores marron-blanc. Certains ont l'étoile blanche sur le front, d'autres ont une étoile qui descend sur tout le museau, encore d'autres n'ont rien sur la figure, certains ont les chaussettes blanches et d'autres pas... Bref, c'est varié et c'est quand même des pur-sang arabes, sauf exceptions.

 

Les histoires de race mises à part, pour moi il y a surtout trois catégories de bourrins :

  • ceux qui sont toujours dans les prés, les meilleurs car ils ne demandent aucun travail,
  • ceux qui sont toujours à l'écurie, on finit par les connaître donc ce n'est pas trop compliqué ; ils sont biens sous tous rapports, excepté le fait qu'ils demandent un travail régulier,
  • et ceux qui vont et viennent, là c'est le bousin parce que c'est bien difficile de se souvenir de qui est qui, et donc quand on fait rentrer les chevaux, on ne sait jamais trop lesquels doivent rester le temps d'avoir à grailler et lesquels on doit flanquer illico presto dehors car ils ont profité de l'occasion pour essayer de gruger.

 

Les chevaux qui font les courses (deux engagés à chaque fois plus un autre de temps à autre) sont presque toujours à l'intérieur, ainsi que quelques jeunes de deux ou trois ans, un très vieux canasson et certains qui sont en phase d'entraînement.

On entraîne ces derniers avec Encre, chaque jour un différent pour chacun, et on change chaque jour pour faire tourner l'effectif. Cela signifie soit les tenir à côté de soi et les faire aller et venir en leur disant "haï" pour qu'ils avancent et "wo" pour qu'ils  s'arrêtent, c'est le niveau 1, soit les monter pour les habituer à avoir quelqu'un sur le dos, niveau 2.

Dans les deux cas c'est assez coton. Le plus dur étant le niveau 1 avec des canassons nerveux, qui s'effrayent pour un rien. Si cela arrive, ça donne des bonnes séances de rodéos : il m'est arrivé d'être traîné sur plusieurs mètres voire dizaines de mètres à côté du dada, à gauche, arquebouté sur la bride pour qu'ils s'arrêtent. Ça finit toujours par marcher, ce qui m'a surpris au début. Maintenant je sais que j'aurai le dernier mot, les dadas le sentent, et donc je suis traîné sur moins long. Le problème survient surtout avec deux chevaux en fait, et tout particulièrement avec Yuko-chan, et jeune pouliche que je me coltine à chaque fois car avec Encre ça part tout le temps en cacahuète (à la dernière tentative, Encre s'est faite écrabouiller le pied droit, a lâché Yuko, et j'ai ensuite dû aller la récupérer, pas facile facile sur ce coup-là, et les fois d'avant même chose sans l'écrabouillage de panard). Les deux mêmes se cambrent des fois, et il faut alors tirer bien fort vers le bas et à gauche (dans la mesure du possible je me tiens à gauche du cheval que j'entraîne), en évitant les coups de pieds avants bien sûr, ça pourrait faire mal^^. Heureusement, pour une raison que j'ignore, ici les chevaux ne ruent jamais ! C'est bien commode, on peut se concentrer en premier lieu sur les jambes avant. Cela ne m'empêche pas de soigneusement éviter de me retrouver derrière leur popotin, on ne sait jamais...

 

Les très jeunes, un mois environ, et leurs mères vont et viennent. Ils sont souvent dehors, mais rentrent dans l'après-midi pour le goûter ; ils ont alors droit à du riz salé, un truc sucré et de l'avoine. Pas tous les jours mais presque, des fois les trois, des fois un ou deux seulement. Quand les mères ont fini de manger tout ça, retour au plein air. Pour cela il faut aller les chercher dans leur boxe, leur passer un corde autour du cou, et les tirer doucement vers la sortie en disant "haï, haï". Boulot qui nécessite deux personnes car il en faut également une qui ouvre et ferme la porte, et qui engueule copieusement les chevaux qui guettent dehors une opportunité de rentrer en fraude.

Cette catégorie de dadas ne passent pas la nuit dehors s'il pleut, pour que les petits n'aient pas froid. Et s'il tombe vraiment des hallebardes, ils restent toute la journée dedans, et c'est paaaas coooooool :(. C'était le cas au début, les cinq premiers jours environ, tellement le temps était pourri. Maintenant il fait grand beau depuis une semaine, c'est absolument génial, et pas que parce que ça diminue la quantité de crottin à pelleter, aussi parce que les balades à pied ou en cheval sont super bath du coup.

 

Sur les activités à l'écurie, j'avais parlé des boxes à nettoyer et de leur donner à manger (que je fais toujours bien sûr), et bien maintenant je fais plus de choses car j'ai pris du galon, héhé. Kiyosi m'a montré comment balancer efficacement de la sciure dans les boxes une fois ceux-ci récurés, donc je m'y colle chaque jour (Encre ne le fait jamais et Hisae assez peu, c'est un truc pour hommes il semblerait). Autre truc pour hommes, la préparation de la boustifaille sucré : le sac est lourd et à transporter à l'autre bout de l'étable pour le séparer en deux dans deux grands baquets qu'on remplie ensuite à moitié d'eau pour que ça gonfle. Si ce n'est pas Kiyosi qui le fait, c'est bibi ! Trop lourd pour les gonzesses. Peut-être que je devrais leur expliquer qu'en ce moment on est en pleine frénésie égalité homme-femme en France, que c'est une super idée, et donc leur mettre d'office le sac dans les bras une fois sur deux... Hmmmm... ici pas sûr que ça passe bien finalement. Le dernier truc réservé aux hommes, c'est le maniement du Bobcat, la mini-pelleteuse qu'on voit sur les photos un et deux. Je n'ai jamais vu Hisae s'en servir, et pour Encre n'en parlons pas. Il m'a dit de monter, une fois dedans il m'a expliqué quelle manette fait quoi, et zoupla ! c'était parti. Ce n'est pas bien compliqué en fait, on gagne juste en vitesse avec l'expérience : on peut par exemple se servir du pied droit pour incliner la benne en même temps qu'avec le gauche on monte ou descend cette même benne, pendant qu'avec les deux bras on avance ou on recule l'engin (chaque bras actionne une manette qui commande les roues du côté correspondant). J'arrive pas trop mal à combiner les trois maintenant, mais c'est loin de la fluidité de Kiyosi. On s'en sert pour amener le foin enrubanné et surtout pour collecter les tas de crottin-sciure-sale qu'on fait à l'extérieur des boxes et pour tout évacuer dehors.

En tous cas, ce qui est bien cool est qu'il a vachement confiance en moi, donc il me demande si je veux essayer, je dis oui à chaque fois, et c'est parti mon kiki, j'essaye directement ! Pour le Bobcat, le cheval, ou son 4x4 (une fois où on est allé défoncer du chardon avec lui et Encre, il a ouvert la route avec le 4x4 1 et moi je conduisais le 4x4 2) et autres, c'est comme ça que ça se passe. Je ne lui ai évidemment pas dit que c'était la première fois que je conduisais une voiture automatique, ni que je n'étais jamais allé sur des pistes aussi raides et défoncées, comme ça on n'a pas barguigné, et ça a marché comme sur des roulettes. C'était même très marrant, dans cette forêt prospère et exubérante, avec des pistes qui disparaissent dans les chapeaux du diable, les fougères et autres plantes que je ne connais pas. Au moins c'est direct avec lui, pas besoin de diplôme en carton ou de stage en mousse, j'apprends sur le tas et pour moi c'est très bien comme ça. Bon, je m'égare là je crois, revenons à nos moutons canassons.

 

Je parlais donc de balades à cheval. En effet j'ai passé mes brevets de cavalier à la vitesse de l'éclair : après avoir testé une fois avec Encre qui tenait la bride, j'ai demandé si je pouvais monter seul, et ils ont accepté directement à l'occasion d'une sortie avec une cliente-amie !

Banzaï !! Taïaut panzani ! Me voilà sur un bourrin tout seul comme en grand. Je m'en suis très bien sorti, et ce ce fait à la fin on a fini seuls avec Hisae car on allait au galop, ce que les autres n'ont pas fait pour une raison x. Donc j'ai bien géré sur ce coup, mais je l'ai payé assez cher car mon popotin et mes cuisses m'ont bien fait sentir que c'était ma première sortie à cheval, et que une heure trente le premier coup c'était de trop.

La fois d'après, j'ai pu y aller seul avec un client à la fin du tour, pour pouvoir faire du galop sans gêner le groupe féminin. Le cheval était plus nerveux et rapide cette fois, ça a bien dépoté. Depuis j'ai pu y retourner quelques fois, aller sur d'autres chemins (il y en a un paquet chez eux, 100 ha c'est balèze comme terrain !), je m'amuse comme un petit fou.

 

Ah oui, j'ai failli oublié : enfin il y a les autres, nombreux, qui sont toujours dehors.

 

Bon, les photos maintenant.

À l'écurie. Le beau marron avec le nez blanc (photos 5 et 7) est un des deux chevaux de course engagés à chaque fois, celui monté par Hisae. Globalement ce n'est pas très net car je n'ai pas mis le flash pour ne pas mettre le boxon dans les boxes, il faut faire avec (sans du coup, en fait).

 

Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo

 

Et maintenant les photos en plein air, dans les champs au-dessus de la ferme.

Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo
Photos de dadas à gogo à Hokkaïdo

Ce week-end, les Inoue seront barrés car il y a une course d'endurance de 80 km à laquelle Hisae (la femme pour rappel) et une autre femme vont participer, et Kiyosi y va aussi bien sûr car c'est lui qui sait le mieux comment s'occuper des chevaux.

 

Je vous mettrai d'autres articles régulièrement, j'ai à raconter, et j'ai plus de temps pour le faire qu'avant. Des détails sur le vie à la ferme, sur les us et coutumes japonais, sur mon passage à la sorte de mairie pour essayer d'être en règle...

 

じゃ、ね。

Repost0
15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 10:14

Une fois ma nuit finie au spa de l'aéroport de Shin-Chitose (shin = nouveau), j'ai pris le train pour Shimukappu. J'ai eu du pot car il y a un train dans cette direction toute les heures, au mieux, et je n'ai eu aucun temps d'attente. D'abord train pour aller à Minami-Chitose (sud Chitose en langue française), il en passe souvent de celui-là, puis connexion pour prendre le train qui va à Shimukappu. C'est à ce moment que ça s'est bien goupillé, car je suis arrivé cinq minutes avant le train en direction de Obihiro, et j'ai mis quatre minutes à comprendre - j'ai demandé à quelqu'un au final car je ne trouvais pas de panneau affichant les détails des lignes - que c'était mon train. Je suis monté wagon 5, et quand le contrôleur est passé, il m'a gentiment fait remarquer que j'étais dans un wagon pour personnes qui réservent leur place, ce qui n'était pas mon cas. Je suis alors allé dans le wagon 6 pour les loustics de mon espèce, moins classe et avec des sièges de couleur différente et surtout exempts d'appui tête réglable.

Tout est plus bas au Japon (poignées de porte, interrupteurs, courbe du chômage, courbe de gosses par femmes...), et les sièges dans le train ne font pas exceptions, mais en revanche il y a une maousse place de prévue pour les jambes ! Une fois et demie ou deux fois plus que dans un TER ou un TGV je pense, quel luxe !

 

Après environ une heure trente de trajet, je suis arrivé à Shimukappu. Déjà que c'est un bled paumé, alors comme la gare est excentrée je vous laisse imaginer le désert. Quasi pas un rat, mais heureusement des toilettes et de l'eau à disposition. Il me fallait bien ça car je suis arrivé juste après 9h30 et le bus pour Hidaka était à 9h30, puis à 12h50 ! J'ai donc poireauté plus de trois heures. J'en ai profité pour me restaurer un peu (ah, les madeleines de la grand-mère !) et pour tenir à jour mon journal de bord. Je n'ai pas résisté devant la tentation de prendre une photo de la salle d'attente, organisée autour du poële.

J'ai aussi constaté là-bas que les deux billets que j'avais pour prendre le train, que je trouvais louches, auraient dû n'être qu'un billet : j'ai payé un fois Minami-Chitose - Shimukappu, et une autre fois New-Chitose - Shimukappu, billet qui comprend la correspondance. Donc le billet premièrement sus-cité n'a pas lieu d'être, et bim 1130 Yen dans le baba !! Des fois, les approxmations linguistiques peuvent faire mal.

Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka
Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka
Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka
Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka

Le chauffeur était très sympathique, le japonais typique des films de Kurosawa, petit, un peu chauve, la bouille rondouillarde. Il connaît le couple Inoue, les propriétaires du ranch, ce qui m'a évité deux heures d'attente car ils pensaient que j'allais dormir à Sapporo puis venir à Hidaka avec le bus de 14h50, et comme il a compris de mon japonais-petit-nègre que j'allais attendre deux heures, il leur a passé un coup de fil et Hisae, la femme, et venue me chercher avec une autre wwoofeuse, une thaïlandaise.

Je précise qu'Hidaka est une bourgade encore plus petite que Shimukappu, où il y a de la vie surtout l'hiver car la seule chose qu'on y trouve est une station de ski.

J'ai quand même attendu un peu dans la cabane prévue à cet effet, c'est mieux que rien mais ça doit cailler l'hiver !

Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka
Mon arrivée jusqu'au ranch, à Hidaka

Le ranch est à cinq kilomètres d'Hidaka, un peu perdu au bout d'une piste. Quand on arrive, ce qui frappe en premier lieu, c'est l'odeur. Ça sent le cheval, pas de doute là-dessus ! Ils ont deux maisons, typiquement japonaises, une pour eux et une pour les wwoofeurs. Quand je dis typiquement japonaise, cela signifie qu'elles semblent faites en carton-pâte ! Malgré que ce soit à Hokkaïdo, où il peut faire -25°C l'hiver, les cloisons sont en bois, fines, pas de double vitrage, fenêtre coulissante à la japonaise... Le top de la non-isolation je pense. La porte d'entrée extérieure s'ouvre à l'occidentale, mais une fois dans le vestibule d'entrée, il faut ouvrir une porte coulissante, et la porte de ma chambre est également coulissante, toutes bois sur bois, pas de roulette bien sûr.

Le ranch est au-dessus, à 100 m.

 

Lui est aussi le japonais typique, même caractéristiques que le chauffeur, et même âge environ, dans les 60 balais. Il vient de Kyûshû. Elle est d'Hokkaïdo, et a l'air forte en dada. Elle a remporté des courses d'endurance, j'ai vu un certificat pour 60 km et 120 km. Ça date d'il n'y a pas longtemps, et elle a plus de 60 ans ! La pêche quoi !

Ils parlent un anglais meilleur que mon japonais, mais pas beaucoup plus, ce qui fait que la thaïlandaise sert d'interprête. D'un côté c'est bien commode, mais de l'autre ça va me faire progresser moins vite en japonais, car ils n'ont pas besoin de passer du temps pour m'apprendre les mots, Encre s'en occupe.

Encre, c'est la thaïlandaise ! Son père s'appelle Ink, encre en anglais, et il a eu la bonne idée d'appeler sa fille aînée Encre. Et la deuxième s'appelle Tinta, encre en espagnol^^.

Elle fait des études de japonais, et est ici pour pratiquer. Elle en est au tout début du cursus, donc elle galère pas mal quand même.

 

Je finis par un point sur la météo, fort facile à résumer en un mot : excécrable ! Il a plu tous les jours depuis que je suis arrivé. C'est surtout un crachin continu, type breton, mais des fois plus fort que ça, ce qui fait qu'on patauge dans une belle gadoue, agrémentée d'une bonne dose de crotin, l'extase totale !

 

Je mettrais des détails sur les activités de torchage de popotins, et autres heureusement, la prochaine fois.

++

Repost0

Présentation

  • : Un aventurier solitaire, roi de la terre
  • Un aventurier solitaire, roi de la terre
  • : Ce blog a pour but de narrer mes pérégrinations sur la planète bleue. Après l'étape en Afrique à pied et en stop, celle au Japon en stop et en vélo et les nombreuses en France tous moyens confondus, c'est au tour du Kirghizistan !
  • Contact

Profil

  • Hanaouji
  • Une fois diplômé fin 2011 en gestion de l'énergie par l'ENSE3, école d'ingénieur à Grenoble, je me suis tourné vers le voyage.

Je privilégie la marche, moyen le plus efficace pour découvrir les pays parcourus selon moi, mais j'utilise parfois d'autres moyens de transport comme le vélo ou le stop.
  • Une fois diplômé fin 2011 en gestion de l'énergie par l'ENSE3, école d'ingénieur à Grenoble, je me suis tourné vers le voyage. Je privilégie la marche, moyen le plus efficace pour découvrir les pays parcourus selon moi, mais j'utilise parfois d'autres moyens de transport comme le vélo ou le stop.

Recherche

Archives

C'est Par Ici Pour Les Derniers Articles :

  • Un mois a Iriomote-jima, une ile paradisiaque au large de Taiwan
    Comme je disais la derniere fois, apres Fukuoka je me suis rendu a Iriomote-jima (jima derive de shima qui veut dire ile en japonais). J y suis reste un mois et ca a ete trop court tellement j etais bien la-bas !! Pour ceux qui veulent des informations...
  • Yakushima et la fin du voyage au Japon a deux
    La derniere fois nous etions alles jusqu a Kumamoto. Me voila maintenant tout seul a Iriomote-jima. Mais reprenons dans l ordre. Apres Kumamoto nous sommes alles a Kagoshima pour prendre le ferry le moins cher pour Yakushima, avec un arret en route pour...
  • À l'ouest, du nouveau: temples à gogo à partir de Kyoto
    Le voyage continue, tout se passe toujours aussi bien ! Nous voilà maintenant dans la partie sud ouest des îles principales de l'archipel nippon et on a pu noter des petites différences. Pour ce qui est du stop, les gens nous ignorent plus que dans le...
  • Retour vers le Japon, épisode 3
    Youkoso ! Vous êtes au bon endroit pour suivre une nouvelle épopée nippone de votre chemineau favori (ou pas, je ne vous en voudrai pas). Cette fois je voyage avec une petite soeur, après avoir testé la chose deux petits mois en Europe de l'est, à Istanbul...
  • Mon matos entre dans l'ère de la plume !
    Petit article pour présenter rapidement quelques unes de mes dernières réalisations afin de voyager ultra-léger tout en ne sacrifiant pas trop mon petit confort. Le gros changement est que je me fais désormais l'isolation pour les doudounes, pieds d'éléphant,...
  • Taïwan, suite et fin
    Je suis tranquillement (à défaut de confortablement) installé dans une chambre surpeuplée à Tokyo pour rédiger un petit (ou pas, à voir) billet à propos de mon séjour à Taïwan. Pour les plus pressés, les photos sont toutes à la fin. Quand je dis chambre...
  • Escapade dans le nord de Taïwan
    Ou le paradis des tours touristiques ! J'en ai vu un paquet là-bas, des cohortes de chinois ! À la pelle y en avaient, incroyable... Effarant même. Moi qui croyais naïvement qu'ils étaient tous au Louvre ou à Asakusa, eh ben que nenni ! À mon avis il...
  • Et maintenant, Taïwan !
    Bonjour ! Ou Nihao devrais-je peut-être dire. Je suis en ce moment à Taïwan, le voyage continue ! Après le Kirghizistan et le Tadjikistan, je suis rentré un mois en Francistan pour renouveler mon passeport qui allait se périmer en cours de voyage. Ensuite...
  • Derechef au Kirghizistan !
    Bonjour, je vais essayer de revenir plus souvent pour donner des nouvelles sur mon blog, cette fois c'est promis juré craché. La raison pour que je reprenne l'écriture ici est simple : je suis de nouveau parti pour un grand voyage à l'étranger (détails...
  • Petit tour au Kirghizistan
    Bonjour a tous ! Tout d'abord, un grand merci a ceux qui me suivent encore malgre ma longue absence de mon blogespace. Ceci n'est pas une pomme est un bref post pour signaler qu'apres un long silence je vais reprendre ma plume electronique (en plus d'aujourd'hui...